mardi 17 octobre 2006

CD capoeira angola

Depuis que je n'habites plus à Bordeaux, la Capoeira me manque. C'est difficile de trouver un bon groupe de Capoeira Angola qui assure des cours tous les jours de la semaine et au moins une Roda hebdomadaire. Et puis au bout d'un certain temps on cré des liens de bonne camaraderie avec les Angoleiros que l'on fréquente et ça aussi ça manque. J'essaye de retourner au moins un week-end sur deux à Bordeaux afin de participer à la Roda du vendredi soir, mais ça n'est pas assez. J'ai pris goût à ce jeu et mon voyage au Brésil m'a rendu plus exigeant aussi. La Capoeira me nourrit et j'ai faim! Donc j'ai hâte de participer aux stages organisés par Dorado au sein de l'ACAMCAB. Le premier devrait se dérouler le week end du 10 11 et 12 novembre et Mestre Marrom serai là. J'en suis extrémement heureux parce que j'ai apprécié son acceuil à Rio cet été mais surtout parce que son enseignement est riche, que sa capoeira est belle et que c'est un homme de qualité avec beaucoup de charisme. Sa venue sera peut être l'occasion pour lui de ramener des exemplaires de son dernier disque et de le diffuser. J'ai pu l'acquérir lors de sa sortie cet été au Brésil et je le conseille vivement. Il comporte de trés belles photos (les photos de ce post en sont tirées), une courte biographie de Mestre Marrom qui nous en apprend plus sur la place de la Capoeira dans sa vie et son parcours de Capoeiriste. Ce disque est un de ceux les plus aboutit que j'ai vu, tant par le livret que par la qualité de l'enregistrement (la photo ci contre permet de voir le matériel de prise de son, plusieurs micros sont accrochés au plafond, et un pré-mixage s'est fait en live grace aux tables de mixage). On entend trés clairement les instruments, le coeur et la voix de Mestre Marrom. Je pense que le travail de prise de son et de mixage a été réalisé avec beaucoup d'attention car il met vraiment en valeur la qualité musicale du groupe. Les ladainhas sont trés belles en particulier "chora me cativeiro" qui raconte l'esclavage et son abolition par la princesse Isabelle tout en exprimant la grande tristesse que peut laisser en chaque homme (et en particulier chez les descendants d'esclaves) le souvenir de cette période détestable. Mais il ne s'agit pas seulement de pleurer sur le passé, ce chant porte aussi un message de vigileance pour le présent et le futur afin de refuser toute forme d'oppression et d'exploitation de l'homme par l'homme.
J'aime beaucoup ce disque, on y retrouve vraiment l'ambiance des Rodas de l'académie de Marrom à Leme. Chaque fois que le jeu s'intensifie on entend les exclamations de la roda pour accompagner les joueurs. Mestre Marrom les encourage et appelle les instruments pour que les musiciens donnent toute leur énergie. Ce disque est aussi trés interressant car les thèmes des chants s'enchainent parfaitement.
Mestre Marrom demande à ses dieux l'autorisation de jouer afin de signifier le respect qu'il porte à la vie et ses mystères. Il leur demande de protéger ses élèves dans ce jeu où tout peut arriver. La roda est un espace qui pour un instant devient le théâtre de la vie, une représentation de la complexité du monde.
Puis le groupe rend hommage à la capoeira en affirmant son identité de capoeiriste. De nombreux thèmes sont abordés dont la religion dans la ladainha "Negro religioso" chantée par Forro. La roda se termine sur une évocation sensuelle et magique d'une sirène que le capoeiriste invite à sortir de l'eau pour batifoler et danser sur la plage. Ce final réunit en un thème tout ce qui fait le charme de Rio, la mer et les plages, les femmes belles et le jeu de la séduction, la capoeira, la danse...

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