jeudi 27 avril 2006

Bilan des 4ème rencontres internationales d'Angoleiros.

Hier soir nous avons fait un petit débriefing sur le stage qui s'est déroulé. Tous les participants étaient supers positifs.
La qualité des cours de Capoeira était vraiment trés bonne. Chaque intervenant avait son style et c'était trés instructif de pouvoir observer les différences. L'organisation était faite pour que chaque ateliers de deux heures soit assuré par deux intervenants qui se partageaient le temps. Cela a augmenté la possibilité de bien saisir leurs différences, leurs ressemblances et leurs complémentarités. Je pense que pour eux aussi ce fut instructif de travailler de cette façon, de se voir travailler et d'organiser leurs interventions en harmonie les uns avec les autres.

En tout, nous avons eu 6 cours de Capoeira (jeudi soir, vendredi soir, Samedi matin et samedi aprés-midi, dimanche matin et dimanche aprés-midi) avec 5 intervenants différents (Dorado, Contra-Mestre Perna Longa, Mestre Dominguinhos, Mestre Camaleão et Mestre Claudio) ainsi qu'un cours de Batucada (par Dorado) et un cours de Samba de roda (par Mestre Claudio). C'est dire que le temps a été bien occupé et les corps bien épuisés! Pourtant à aucun moment l'énergie n'est retombée. On a même trouvé le temps de faire un foot!!!


Par ailleurs, nous avons tous pu jouer plusieurs fois, car nous étions répartis en deux groupes (entre 20 et 30 personnes par groupe selon les jours) et quasiment chaque cours se terminait par une Roda réservée aux élèves. les Mestre s'occupaient de l'organiser et de l'animer. Par contre, ils s'en sont donné à coeur joie lors des Roda de fin de journée et c'était à chaque fois un spectacle et une nouvelle occasion d'apprendre plus en les regardant ou en jouant avec eux.

En plus de la quantité des choses apprises et la qualité des enseignements, ce fut un vrai moment de fraternisation. Nous étions plus de 60 capoeiristes de plusieurs villes de France (Marseille, Strasbourg, Metz, Orléans...) et de différents pays (Ecosse, Italie, Espagne et Finlande). J'ai le souvenir lors de la roda du Samedi soir d'avoir pris le temps de regarder tous les visages des gens formant la roda et de m'étonner d'avoir une anecdocte à associer à chacun d'entre eux. J'étais surpris de me rendre compte la qualité des rencontres faites en si peu de temps. il faut dire que les moments festifs y ont largement participé que ce soit le Vendredi soir ou le Samedi soir au son de la samba de roda et du forro.
A ce sujet, Eric à fait une remarque trés juste sur la qualité de ces fêtes qui était d'autant meilleure que nous avons tout fait nous même; les musiciens avec leurs instruments, le public avec leur voix pour reprendre les chants et leurs mains pour taper le rythme, les danseurs avec leurs pieds et leurs hanches... Et à aucun moment il n'a été nécessaire de brancher la sono.


La présence pendant le week-end de Pagé a amené une autre dimension à ce stage en le reliant avec la question du commerce équitable et dans une modeste mesure avec le mode de vie des indiens d'amazonie à travers la découverte de produits qu'ils cultivent et consomment (Cacao, Guarana, huiles d'andiroba...).

Personnellement, j'ai l'impression que ce stage m'a ouvert les yeux. Aujourd'hui, je ne regarde plus le jeu de la même façon. J'ai l'impression d'avoir appris à lire. Ce que je vois quand je regarde des capoeiristes jouer ou un Mestre nous transmettre sa capoeira est plus clair, j'ai le sentiment d'avoir aiguisé mon acuité. J'ai l'impression que je vois au delà. Si la capoeira est un poême, avant je n'en lisais que le premier sens, aujourd'hui je suis sensible aux second degré, je suis sensible aux rimes, au rythme, je commence à lire entre les lignes. Si la capoeira est un tableau, avant je ne voyais que ce qu'il figure (un paysage, un portrait...), aujourd'hui je vois au delà du figuratif, je vois la structure du tableau, les influences de l'artiste, les choix techniques (aquarelle, pinceau, couteau...) les couleurs me parlent, les traits ont du sens.
Je vois aussi la progression infinie qu'il y a, la capoeira est un horizon et qui comme toute horizon recule au fur et à mesure qu'on avance vers lui. Ce qui me laisse beaucoup d'espoir.
Mon oeil s'est ouvert et mon jeu a évolué, je le sens et mes camarades me l'ont fait remarquer. Mon corps aussi s'est ouvert et le jeu des Mestre y est entré et je sens que ce que j'en ai gardé, au delà de mouvements ou d'enchainements, c'est une expression; une façon de bouger les bras comme Mestre Dominguinhos, une manière de mobiliser mes jambes comme Mestre Claudio...

Donc, merci à tous, Mestre Claudio, Mestre Dominguinhos, Mestre Camaleão, Contra-Mestre Perna Longa. Merci particulièrement à Dorado pour son enseignement depuis un an environ et pour avoir permis que se déroule cet évènement. Merci aussi à tous les Angoleiros qui ont participé.

Vous trouverez de nombreuses photos du stage sur le site de l'ACAMCAB et ici pour la journée du 21, pour la journée du 22 et encore pour la journée du 23.

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