
Le week end dernier,
Mestre Camaleão (a droite sur la photo avec Mestre Russo) organisait au sein de l'association
"Marseille-Métisse" la 4ème rencontre internationale de capoeira "vadiando entre amigos".
J'y suis allé avec une quinzaine de camarades de l'ACAMCAB à
Bordeaux et notre professeur
Dorado.
Marseille est vraiment une ville de caractère! Parfois, ça me parait excessif mais chaque fois que je m'y rends, je suis surpris et charmé. Ce stage a attiré beaucoup de monde, surtout des Français, de
Metz,
Nancy,
Paris,
Bordeaux... Mais on pouvait aussi croiser des apatrides comme ce couple de Finlandais arrivant d'Amérique du Sud ou Serena, Italienne vivant à
Barcelone...
Forcément, beaucoup de monde c'est aussi plus de complications pour l'organisation. La gestion du temps s'en ressent, les retards s'accumulent et tout le calendrier se décale. Mais bon, on n'est pas à l'usine, on vient faire de la capoeira, rencontrer des gens et passer du bon temps, alors si on commence à courir après le temps...

Les cours ont été assurés par
Mestre Camaleão (
Filhos de angola/
Marseille),
Mestre Paulo Siqueira (
capoeuropa-
Hamburg/Allemagne) (au centre avec le bonnet),
Mestre Russo (roda de caxias-
Rio de Janeiro/Brésil),
Contramestre Magal (
Rio de Janeiro/Brésil) (à gauche),
Profesor Dorado (
ACAMCAB/
Bordeaux) (deuxième à gauche) et
Profesor Fubuia (
Angoleiros do Mar/
Paris) (à droite).
Nous n'avons pas travaillé une grande variété de mouvements lors de ce stage. Par contre, les interventions de
Mestre Russo m'ont vraiment marqué par la profondeur de son discours et le charisme qu'il diffuse (on peut lire une interview sur le site
capoeira-france). J'ai beaucoup apprécié aussi le travail fait avec
Mestre Paulo Siqueira sur la façon de rentrer dans la roda est de "racheter" le jeu. J'ai aussi l'impression que j'ai souvent pu jouer dans les roda lors de ce stage et donc rencontrer des gens et développer mon jeu. Il y avait une énergie très forte et la dynamique de groupe était gérée dans ce sens, chaque fin de journée se terminait dans un grand rassemblement des participants chantant à l'unissons. La transe n'était pas loin pour quelques-uns. En tout cas l'émotion était à fleur de peau, donnant des frissons à certains (dont moi), provoquant les larmes pour d'autres.
J'ai trouvé que certains jeux étaient trop marqués par le défi et la volonté d'affirmer sa supériorité, mais cela fait aussi parti de la capoeira en tant que lutte. D'ailleurs, lors de ce stage j'ai pu observer différentes approches de la capoeira. Celle du défi, de la force physique et de la ruse mais aussi celle plus politique (je pense au discours de
Mestre Russo sur la discrimination) ou encore celle cherchant à conserver un patrimoine gestuel (je pense au cours de
Dorado sur le mouvement de "ciseau", son évolution et les différentes manières de sortir de cette prise ou de répondre à cet appel selon la façon dont il est fait).
Durant ce stage j'ai développé une conscience plus aiguisée de l'importance de la précision des appuis (les pieds et les mains), mais aussi du rôle de la distance avec son partenaire selon ce que l'on cherche à faire, ainsi que du "timing" pour effectuer un mouvement. Autant de subtilités trés fines qui ne s'acquierent pas du jour au lendemain ou en répétant un mouvement en solitaire. C'est une connaissance qui se construit au fur et à mesure des jeux et doit être adaptable à chaque partenaire. Ce n'est pas un savoir figé, il faut à chaque nouveau jeu retravailler ces deux points (la distance et le timing), ne jamais penser que c'est acquis et toujours re-questionner ses certitudes. Je termine donc ce stage avec de nouveaux objectifs, me concentrer sur mes placements d'appui, ma gestion du timing et de la distance, mais aussi l'expression.

J'ai bien profité des moments de détente (bien nécessaires vu les efforts fournis et la chaleur) que ce soit au bord de la mer, pendant le match France-Brésil (les brésiliens auront sans doute moins apprécié ce moment là!), le bal de forro (mené par le groupe triangle) où le spectacle de danse Masaï.
Enfin, je remercie chacun des mestre, contramestre et profesor pour leur enseignement, en particulier
Mestre Camaleão pour avoir initié cet évènement. Un grand merci aussi à
Eddy et
Poca pour l'organisation et
Gabrielle (notre ange gardien!) pour son accueil.