mercredi 17 janvier 2007

La Capoeira me donne de la force.

Vendredi dernier, je suis retourné à Bordeaux, et j'ai eu le plaisir de participer à la roda hebdomadaire de l'ACAMCAB qui se déroule un fois sur deux à l'école du Derby à Eysines où aux ateliers de la manutention à Bordeaux (vous trouverez plus d'infos sur le site de l'ACAMCAB).
Dorado n'était pas encore rentré du Brésil, ses élèves ont pris la relève et se sont organisés entre eux pour que la dynamique perdure. C'était très émouvant pour moi de voir la fraternité qui s'est construite au sein du groupe. Tout le monde était content de se retrouver après la pause des vacances de Noël ça discutait et ça rigolait dans tous les coins de la salle, mais quand Carine (andorinha) a commencé à jouer du Berimbau et qu'elle a entamait la Ladainha, tout le monde était alors très concentré est le silence s'est fait pour mieux s'imprégner du chant, sentir l'énergie de la Roda et rentrer dans son corps d'Angoleiro. J'étais ému et plein de pensées me traversaient l'esprit, en premier pour Dorado qui a vécu des drames personnels dernièrement. Plusieurs fois depuis qu'il est retourné au Brésil je me suis demandé "et s'il ne revenait pas à Bordeaux?". C'est vrai ça doit être dur pour lui de vivre ici en France loin de ses proches, de ses amis, de son maître de capoeira de ses frères de Roda. Pendant que Carine chantait j'ai regardé les visages concentrés et sereins de mes camarades et je me suis dis qu'il nous avait transmis quelque chose de fort, au delà d'une gestuelle, d'une pratique physique nous sommes entré dans une culture commune et nous avons tissé un lien qui nous unit. Le groupe est composé de gens très différents mais nous nous retrouvons et sommes unis dans la Roda. Et je me suis dit que c'était le seul hommage que nous pouvions lui rendre, prolonger ce qu'il nous a transmis quoiqu'il arrive, de la même façon qu'il prolonge l'enseignement de ces maîtres dans son activité.
Plusieurs fois Dorado en nous parlant de la Capoeira nous disait combien elle l'aidait à tenir le coup lorsqu'il vivait des situations difficiles, je ressens ça aujourd'hui. L'énergie du cour de la semaine dernière à Poitiers, la roda de vendredi soir à Bordeaux sont autant de moment qui m'aident à évacuer le stress ou à faire le plein d'énergie. Quand je m'entraîne je fais le vide dans ma tête je transpire et j'évacue les toxines physiques mais aussi celle qui brouillent mon humeur et je me sens plus serein.
Ce soir j'étais aussi assez fière de trouver un commentaire de Elo du site capoeira-france, ça m'a bien motivé de voir que ce que je fais à travers ce Blog est apprécié et même recommandé.

Photo: Contramestre Dorado au pied du Berimbau, Roda du 11 novembre 2006 avec Mestre Marrom.