mercredi 25 avril 2007

Capoeira Angola em Bordeaux: 5ème rencontres internationales d'Angoleiros.

Les beaux jours sont revenus en France et avec eux la période des stages et rencontres de Capoeira. On peut s'attendre à voir fleurir sur le net les vidéos, les échanges de photos et autres moyens de garder une trace, de prolonger l'instant de partager ces moments.

Comme l'an passé, les rencontre d'Angoleiros que Contramestre Dorado organise avec l'ACAMCAB on attiré des joueurs de toute la France et d'ailleurs. Les liens se renforcent, de nouvelles connaissances se font. Cette année, la Finlande était bien représentée (Mangarose, Alex...), mais aussi l'Ecosse (Dion), le groupe "Filhos de Angola" / Marseilles et Mestre Camaleão, le groupe Olho da mandinga / Metz, le groupe N'Angola Capoeira, Filhos de Maré / Orléans, le groupe "Ginga Nago"/ Nantes, le groupe ECAP / Paris , des gens de Béziers, Cap-Breton et Mestre Pedrinho, Le groupe "Acarbo" / Blaye et Mestre Macaco, Le groupe Irmãos Guerreiros / Breme (Allemagne) avec Contramestre Pernalonga et bien sur le Brésil avec Mestre Boca Rica de Salvador de Bahia (Brésil), Mestre Marrom et Contramestre Youri de l' "Associação de Capoeira Angola Marrom Capoeira e Alunos Brazil" de Rio de Janeiro (Brésil).
Nous avons joué beaucoup de Capoeira, mais aussi du Samba, du Maculélé, du Forro...

J'ai eu beaucoup de plaisir à revoir Mestre Boca Rica, Mestre Marrom et Contramestre Youri avec qui nous avons passé beaucoup de temps cet été lors de notre séjour à Rio. C'est une chance de pouvoir prolonger la relation dans le temps malgré la distance, les différences culturelles, sociales, la barrière de la langue... C'est grâce à la Capoeira si nos nous retrouvons. C'est notre en commun, un langage que l'on partage, un espace ou l'on se retrouve, une culture que l'on vit ensemble.
La présence de Mestre Boca Rica apportai une dimension historique à cet événement et sa personnalité douce et aimable donnait le ton de ces rencontres. Comme d'habitude Contramestre Pernalonga nous a enchanté avec sa voix et son regard malicieux et Mestre Camaleão, a mis du piment dans les roda avec son jeux vif et piquant.


La rencontre avec Mestre Pedrinho m'a appris beaucoup de choses. En particulier concernant les percussions et le Samba. J'ai découvert pourquoi l'Atabaque a une place si importante. C'est l'instrument primitif (au sens de premier) utilisé dans les rituels magiques ou religieux. Dans le Candomblé, c'est lui qui appel les esprits et avant d'en jouer sa peau était recouverte d'huile de "dende" (sans doute pour l'assouplir). Le cuir absorbant l'huile on disait que le tambour était vivant et qu'il se nourrissait. Autant de mythes qui impose le respect.
Dans la tradition de Mestre Pedrinho, l'Atabaque et l'Agogo sont intimement liés. L'Agogo doit être à coté de l'Atabaque dans la bateria. C'est un prolongement de sa tradition culturelle du Candomblé dans la Capoeira. A l'origine l'Agogo se nomme "Gaô" dans le Candomblé. Plus tard, son nom serai devenu Agogo dans la tradition du Samba. Pour Mestre Pedrinho un bon test pour mesurer le niveau d'avancement d'un capoeiriste dans sa connaissance des fondements de la Capoeira et de lui confier l'Atabaque de s'asseoir à coté de lui et de jouer un rythme à l'Agogo. Si le Capoeiriste a fait des recherches il reconnaîtra le rythme que l'Agogo appel et saura jouer la réponse à l'Atabaque. Mestre Pedrinho incite les capoeiristes non brésiliens à travailler cette connaissance des fondements pour aller plus loin que la connaissance des mouvements et ainsi valoriser l'enseignement de leur maître et de leur groupe.
Il nous a aussi beaucoup parlé du Samba. Le Samba de Rio, celui de Bahia, le Samba de caboclo... les évolutions , les pas de danse... Il dit e la danse du Samba de Rio que c'est une "Samba dura". Les hommes dansent le corps fermé, une main à la ceinture comme s'ils tenaient une arme. Les femmes elles dansent en tenant leur jupes comme si elle relevait une robe pour bouger. Elles se déplacent et virevoltent dans la ronde en permanence et l'homme plus que de les suivre les pourchasse. C'est une danse suggestive et qui mime des attitudes de la vie.
Le Samba de Caboclo se danse différemment, on à l'impression que le danseur titube il est en permanence entre la perte d'équilibre et le rattrapage de son équilibre.
La boucle était bouclée lorsqu'il nous a parlé des différentes façon de faire la "Ginga", celle d'un fameux capoeiriste surnommé "l'ours de caixas", celle souvent utilisée dans les "roda de rua" avec les genoux excessivements levés pour que l'adversaire ne sache jamais vraiment quand le coup de pied va partir et celle de son ami, partenaire et rival de capoeira (décédé aujourd'hui) qui avait l'habitude de faire la "ginga de l'ivrogne" qui ressemble à la danse du Samba de caboclo.
L'Agogo nous a fait passer du Candomblé au Samba, le mouvement du corps, du Samba à la Capoeira et ainsi de suite dans un grand brassage culturel, d'expression musicale et corporelle qui fait la richesse et la complexité de la culture populaire afrobrésilienne.

D'autres stages et rencontres se sont passés comme celui du Groupe Ginga Nago à Nantes où était présent le vieux Mestre Bigodinho (voir vidéo) , grand ami de Boca Rica ou à venir comme à Orléans du 1er au 3 mai avec Leninho et bien sur celui de Marseilles du 4 au 8 juillet qui, j'en suis sûr, sera aussi bien que l'an passé!

Peut être nous y croiserons nous?

Photos de haut en bas: Roda / Mestre Marrom & Mestre Boca Rica / Contramestre Pernalonga / Mestre Pedrinho